Dak’Art Biennale of Contemporary African Art, Dakar, Senegal: 09.05.14- 08.06.14
Information in English coming soon, for French speakers, see below…
L’Exposition internationale d’artistes africains et de la diaspora africaine est l’évènement principal de la Biennale. La sélection est confiée aux commissaires de Dak’Art 2014 : Elise Atangana (Cameroun/France), Abdelkader Damani (Algérie) et Smooth Ugochukwu Nzewi (Nigeria). La sélection est le résultat combiné d’artistes invités par les commissaires, huit pour chacun, et d’artistes sélectionnés sur la base de dossiers fournis par les artistes ou leurs représentants. Dans un souci d’ouverture et de renouveau, le choix des commissaires fut guidé par un principe : sélectionner et inviter des artistes qui n’ont jamais participé à la Biennale. Pour l’édition 2014, l’exposition internationale compte 61 artistes.
À cette exposition internationale viennent s’ajouter quatre autres événements : une exposition d’artistes invités dédiée à la diversité culturelle, le salon de la sculpture africaine, les expositions Hommages et Dak’Art au Campus.
« Produire le commun »
« Les biennales à travers le monde se multiplient pour générer une image monde. Certains accueillent cela comme la représentation manifeste de la globalisation, son expression la plus exaspérée, une répétition d’expositions d’art contemporain dans une course à la nouveauté. Mais d’autres, et nous voulons être de ceux-là, regardent cette multitude comme la tentative d’une « mondialité » et d’un désir commun de produire dans chaque lieu le « Tout-monde » tant attendu par Édouard Glissant. « J’appelle Tout-monde » disait Glissant, « notre univers tel qu’il change et perdure en échangeant et, en même temps, la « vision » que nous en avons ».
« Produire le commun » est notre fil conducteur pour Dak’Art 2014. Avec cela nous cherchons à relier le politique à l’esthétique dans une démarche active et engagée. La rencontre des œuvres d’art dans un lieu, l’exposition, n’est-elle pas une tentative de produire un instant l’espace public que les peuples cherchent à force de migrations et de révoltes ?
Pour une grande partie des artistes contemporains, le politique est le prisme avec lequel ils reçoivent et interprètent le réel perçu. Ils engagent le réel dans leurs œuvres et embarquent leurs œuvres dans la réalité. L’esthétique s’en trouve marquée par une profusion de formes que les artistes utilisent pour rendre leurs œuvres « lisibles ». Ainsi, si le politique est le mode d’échange dans l’espace public, l’art en est-il le socle ?
L’art, plus que tout autre domaine, construit la chaine des relations entre les hommes et les femmes, mais aussi l’interaction entre l’humanité, la nature et l’Univers. Ce que les artistes créent doit posséder cette force vitale pour « réunir » les publics. L’art devrait être capable de tenir compte des aspirations communes, des peurs, des espoirs et des luttes quotidiennes avec la plus grande sincérité. C’est pourquoi, nous pensons l’exposition comme un « partage du sensible » pour le dire avec Jacques Rancière, et c’est en cela que nous rejoignons sa pensée pour relier le politique ; l’art et l’esthétique.
Notre cadre de réflexion, « produire le commun », est un acte conscient d’appropriation de ce qui est communément partagé, et de prise en compte de ce qui affecte généralement tout le monde, le « Tout-monde ». Pour Dak’Art 2014, nous nous intéressons aux nouvelles formes de création employées par les artistes contemporains (d’Afrique et d’ailleurs) pour développer une pensée critique sur l’art et le processus artistique comme une vocation publique, et dans un esprit collectif.
Un programme de vidéo et de cinéma, ainsi que des interventions dans l’espace public complètent ce programme pour une biennale inscrite dans le réel et dans l’imaginaire.
Cet ensemble fournira, nous l’espérons, un lieu et un temps pour réfléchir ensemble à l’art, au politique, et d’affirmer qu’être en commun est le seul horizon pour l’humanité. »